Foot 5, Five, Urbanfoot, Foot à 5, est-ce différent ?
Foot 5, Five, Urban, Urbanfoot, Foot à 5, sont autant d’appellations qui évoquent la même chose : la pratique du football à 5 dans un espace dédié. Elles sont entrées dans le langage courant des pratiquants réguliers, et proviennent toutes des marques déposées des centres de football à 5 telles que Urbansoccer, Le Five, Soccer Five… « Qui est chaud pour un Five? », « On fait un Urban samedi t’es dispo? ».
Il est important de savoir que le Foot à 5 est une expression à part entière, une famille de pratiques, car elle peut autant parler de Futsal (qui se joue dans un gymnase) que du foot loisir à 5 contre 5 (qui se joue dans des centres dédiés). Le foot à 5 est une ensemble de « mouvements » dont la différence réside dans l’espace et les règles, de vie et de jeu. Voici la genèse de leurs histoires.
Le futsal, père du foot à 5
1930, naissance du Futsal
Le foot à 5 prend vie dans les 1930 avec le Futsal, ou comme on l’appelle dans les pays d’origines fútbol sala (espagnol) ou fútbol de salón (portugais). À cette époque, l’Uruguay vient d’accueillir, du 13 au 30 juillet 1930, la première édition de la coupe du Monde de football. Une discipline qui fait des ravages en Amérique du Sud.
Le problème : le manque de terrains de jeux et d’infrastructures pour permettre, notamment, aux enfants de jouer au football. Les passionnés prenaient possessions des terrains de basket, des parquets des salles de danses, des places de marchés, des ruelles, afin de pouvoir assouvir leur passion du ballon rond. C’est pourquoi Juan Carlos Ceriani Gravier, membre argentin de la YMCA de Montevideo (Uruguay), décide de créer une pratique qui révolutionne le jeu qu’on aime tant. Le Futsal est né.
Dès le début des années 30, Juan Carlos Ceriani Gravier (qu’on surnomme le professeur) crée des règles, petit à petit, ce nouveau jeu devient un réel sport. La dénomination de « Futsal » (contraction de « fútbol sala ») apparait dans les années 1980. La FIFA, voyant le succès de cette discipline, souhaite récupérer le contrôle de ce qu’elle voit comme un dérivé de son football et surtout comme une opportunité de développement.
Devant le refus de la FIFUSA (Fédération internationale de futsal, fondée en 1971), elle interdit l’utilisation du mot « football » pour cette pratique (la FIFA reste la FIFA) d’où l’invention du diminutif « futsal ». Les deux fédérations internationales (l’AMF prenant la suite de la FIFUSA) s’opposent depuis pour la gouvernance de ce sport.
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Le Brésil : Terra Sancta (la Terre Sainte)
Dans les années 1940, même cause même effets, entre pauvreté et passion, ce sport devient populaire au Brésil, la plupart des stars brésiliennes (Pelé, Ronaldo, Romario, Bebeto, Ronaldinho, Neymar) se sont initiées au football dans un gymnase ou sur des terrains improvisés dans les rues. D’ailleurs, l’une des plus grandes stars du football de l’ère moderne au Brésil se nomme Alessandro Rosa Vieira, plus communément appelé Falcão (nommé meilleur joueur de futsal du monde en 2004, 2006, 2011 et 2012).
Grâce à son génie, les rêves grandissent. Le Futsal gagnent une popularité incroyable d’années en années. Le Futsal est devenu un art à part entière, un art provenant du « street football » (football de rue) et des gestes spectaculaires inventés sur le bitume. Les joueurs comme le brésilien Falcão ou le portugais Ricardinho ont fait de cette discipline une machine à rêve, un salon d’esthétique pour les passionnés de beaux gestes. Les réseaux sociaux (et donc les jeunes générations) raffolent de ce genre de contenus. Nous vous conseillons de regarder les vidéos de Falcão : magnifiques. En 2016, Falcão a obtenu une reconnaissance particulière lors des The Best FIFA Football Awards où il s’est vu remettre le Prix de la FIFA pour une carrière exceptionnelle.
L’éclosion du Five
Cette reconnaissance de la FIFA a permis à la discipline de se développer (le Futsal apparaît en France seulement à la fin des années 1990) et de faire éclore un nouveau format grâce à la création de centres privés en Europe qui permettent de pratiquer le foot à 5 (plus connu aujourd’hui sous le nom de Five ou Urban).
Le foot à 5 se joue donc dans des centres privés ou sur des terrains publics appelés « plateau » ou « city ». Il se joue sur des terrains dont les dimensions sont très proches d’un terrain de handball avec des revêtements variés (béton, synthétique, quick) et ceinturé par une rambarde pouvant être utilisée par les joueurs pour faire rebondir le ballon.
Le foot à 5 est, tout simplement, la pratique urbaine du football et surfe sur la vague urbaine de la société : pop culture, danse, skateboard, freestyle. La marque Yard explique ceci dans un excellent documentaire (« Ballon sur bitume » sorti en 2016). Contrairement à la pratique en club, Le foot à 5 ne nécessite pas d’entrainements, c’est avant tout un loisir, tout est basé sur le plaisir et non la compétition.
De la rue vers le business
Le foot à 5 est une discipline jeune dans notre pays. Le Futsal est arrivé en 1978 avec la création du premier club français : le Cannes Bocca Futsal et se développe réellement dans l’hexagone au début des années 1990. De son côté, le Five (foot loisir) fait son apparition en France en 1997 avec l’implantation à Rennes du premier centre privé, le Soccer Five Rennes Cap Malo. Depuis 2008, ce sont près d’une trentaine de complexes qui ouvrent leurs portes chaque année.
Si le Futsal a son championnat avec des licenciés, les centres de football à 5 tentent de développer également des mini championnats loisirs afin d’attirer les « pratiquants-clients ». À partir de 2015, Le foot à 5 est au coeur du programme de développent du football loisir mis en oeuvre par la FFF. Le plan Foot5 est celui-ci : le financement d’infrastructures au sein des clubs en zones rurales ou semi-rurales, et l’accroissement de l’offre de pratique dans les zones urbaines ou péri-urbaines.
Le développement du foot loisir (Five, Urban)
Un an plus tard (nous sommes donc en 2016), la FFF intègre le Foot5 à son dispositif FAFA (Fonds d’Aide au Football Amateur). L’idée étant de faire grandir la pratique du sport loisirs dans les zones communales. Les municipalités peuvent ainsi recevoir une aide financière pour la création d’installation de foot à 5 (centre sportifs, terrains en synthétique, éclairage,etc). Le montant de cette aide forfaitaire s’élève à 30 000€, dans la limite de 50% du coût des travaux.
Plus récemment (janvier 2019), la Fédération signe un partenariat avec le réseau national de Foot à 5 UrbanSoccer. Ce contrat, qui court jusqu’en juin 2020, permet aux centres Urban Soccer et aux instances locales de proposer des offres privilèges pour les clubs et les licencié(e)s. Par ailleurs, Le Five et Convi’sports, suivent le mouvement et la FFF signe également des partenariats présentant les mêmes avantages.
Aujourd’hui, la France compte 2 millions de pratiquants de football à 5, se rendant chaque semaine dans les 255 complexes sportifs sur l’ensemble du territoire.
Il existe ainsi plus de 1000 terrains de « Five » sur l’ensemble du territoire (60% indépendants/40% détenus par des réseaux).
Pour résumé, le foot à 5 réunit deux disciplines bien distinct, avec leurs propres règles, leurs propres organisations, leurs propres idées. Le futsal d’une part et le Five, Urban, Urbanfoot, Foot5 d’autre part.